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Copyright © Laurent Rosenfeld, octobre 2004- septembre 2006. |
Cette page est la page principale d'une série de planches hors-texte d'illustrations consacrées aux nœuds marins et associées au Glossaire de la voile et de la mer. Elle décrit les nœuds les plus fréquemment utilisés sur un voilier.
Sa majesté le nœud de chaise et ses dérivés
Les nœuds d'atache
Le nœud plat
Le nœud de ris
Le nœud de vache et le nœud de voleur
Les nœuds d'ajut
Les nœuds d'amarrage
Les nœuds d'arrêt
Le nœud en huit (ou nœud de huit, ou nœud flamand)
Solide, fiable, facile à réaliser et à défaire, le nœud de chaise (bowline) est une boucle qui ne coulisse pas et qui tient, même peu serrée. Son nom vient du fait qu'il peut servir à gréer une chaise de gabier ou de calfat pour monter dans un mât. Mais il a d'innombrables autres usages, comme frapper une écoute dans l'œillet d'une voile, amarrer un objet ou même ajuter des filins. C'est pourquoi il est indispensable de bien le connaître
Selon la méthode traditionnelle, on fait une boucle, que l'on appelle le « puits », puis « le serpent sort du puits, fait le tour de l'arbre et rentre dans le puits ».
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Faire une boucle... |
Faire passer le courant du nœud dans la boucle... |
Puis contourner le dormant avec le courant et... |
Faire revenir le courant dans la boucle, parallèlement au premier passage (mais dans l'autre sens). |
La méthode du nœud de chaise pré-noué permet de préparer le nouage à l'avance (la boucle et la ganse). Il suffit ensuite, au dernier moment, de passer le courant dans un anneau avant de la passer dans la ganse, et de tirer.
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Faire une boucle... |
Faire
une ganse sur le dormant et l'introduire dans la boucle... |
Passer l'extrémité du courant dans la ganse... |
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Prendre à pleine main le courant de part et d'autre de son passage dans la ganse et dans l'autre main le dormant et tirer de part et d'autre... |
La ganse sort de la boucle en entraînant le courant, le nœud se retourne et l'on obtient comme par magie le nœud de chaise. |
On trouvera ces nœuds d'un usage moins fréquent, ainsi que d'autres nœud en boucle utiles, sur une page dédiée.
Ces deux nœuds sont fondés sur le nœud de chaise et bénéficient tous les deux des qualités de celui-ci (robustesse, facilité à réaliser et à défaire).
Le nœud de Lagui est un nœud coulant utilisant un nœud de chaise comme boucle dans laquelle coulisse le dormant. Ce nœud est très utile quand il est nécessaire de serrer fermement un objet. Il sert aussi, paraît-il, de collet aux braconniers.
Le nœud d'agui est un nœud d'ajut, c'est-à-dire qu'il sert à rabouter deux cordages (les nouer bout à bout). Il est simplement constitué de deux nœuds de chaise dont les boucles passent l'une dans l'autre.
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Le nœud de Lagui, un nœud coulant utilisant le nœud de chaise. |
Le nœud d'Agui permet de relier deux cordages bout à bout. |
Les nœuds d'attache sont utiles pour passer un cordage autour d'un objet ou d'un groupes d'objets. Ils ne doivent pas servir à mettre deux cordages bout à bout (pour cet usage on choisira un nœud d'ajut).
Le nœud plat (reef knot ou square knot>) est l'un des nœuds les plus célèbres, mais peut-être à tort, car il peut glisser sur certains cordages et il peut être fort difficile à défaire s'il a été très serré. Il ne faut jamais l'utiliser pour relier des cordages de diamètres différents, car il ne tient alors guère.
Sa simplicité fait que beaucoup de gens l'utilisent pour tout faire. En fait, il ne faut pas le considérer comme un nœud d'ajut. Autrement dit, il ne faut pas l'utiliser pour relier des cordages bout à bout. Cependant, comme il présente l'avantage de pouvoir être réalisé sous tension, on peut considérer que c'est un bon nœud provisoire (en attendant de pouvoir faire un meilleur nœud) et un bon nœud d'attache, c'est-à-dire un nœud utile pour entourer un objet, fermer un paquet ou ficeler un fagot.
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Faire un premier nœud simple... |
Faire un second nœud simple dans l'autre sens (c'est très important, sinon on obtient un nœud de vache) ... |
Le nœud plat terminé. Observer sa forme symétrique et le fait que les brins courts sortent du même côté (ici, en haut). |
Le nœud de ris est un nœud plat gansé, de façon à pouvoir le défaire plus facilement (en tirant le brin de la ganse). Comme son nom l'indique, il sert notamment à nouer les garcettes de ris d'une voile. Comme le nœud plat, ce nœud d'attache (à faire autour d'un objet ou groupe d'objets) ne doit pas être utilisé (sauf provisoirement) pour ajuter (relier bout à bout) deux cordages, surtout s'ils sont de diamètres différents.
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Faire un premier nœud simple, comme pour le nœud plat... |
Faire un second nœud simple dans l'autre sens (c'est très important) en gansant l'un des brins... |
Le nœud de ris terminé. Il suffit de tirer sur la ganse pour le défaire. |
Lors de la réalisation d'un nœud plat, il faut prendre soin de ne pas faire à la place un nœud de vache ou nœud de ménagère (granny knot), de tenue très médiocre, ou, pire encore, le nœud de voleur (thief knot), qui ne tient tout simplement pas du tout.
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Le nœud de vache (ou de ménagère) n'est qu'un Nœud plat raté parce que les deux nœuds simples ont été faits dans le même sens. A éviter. |
Le nœud de voleur n'a aucune tenue. Par rapport au nœud plat, observer que les brins courts ne sortent pas du même côté. A proscrire absolument. |
Le nœud d'écoute (sheet bend) est un bien meilleur nœud d'ajut que le nœud plat, et c'est lui qu'il convient de faire presque à chaque fois que l'on serait tenté de faire un nœud plat pour rabouter deux filins. Sa forme rappelle celle du nœud de chaise et, comme lui, il est robuste et facile tant à faire qu'à défaire. De plus, c'est un nœud qui présente la particularité de bien tenir même avec des cordages de dimensions nettement différentes : il faut alors faire la ganse avec le cordage le plus gros (le blanc et rouge dans l'illustration ci-dessous) et le demi-nœud dans la ganse avec le cordage le plus fin. Son seul défaut est de ne bien tenir que lorsqu'il est sous tension, il risque de se défaire quand il n'est pas tendu ; on remédie partiellement à cette faiblesse en faisant un nœud d'écoute double (double sheet bend).
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Le nœud d'écoute simple : plus on tire dessus, plus il se serre et plus il tient, mais il risque de se défaire quand il n'est pas sous tension. |
Le nœud d'écoute double. |
Parmi les nœuds d'ajut, n'oublions pas le nœud d'agui présenté dans le chapitre relatif au nœud de chaise. Comme le nœud d'écoute, il convient à des cordages de dimensions différentes et il a toutes les qualités (en particulier la robustesse et la fiabilité) du nœud de chaise.
D'autres nœuds d'ajut d'excellente tenue sont présentés dans la page consacrée aux nœuds d'ajut.
Un tour mort et deux demi-clefs (round turn and two half-hitches) est un nœud d'amarrage qui présente le double avantage d'être fiable (« un tour mort et deux demi-clefs n'ont jamais manqué », ou « n'ont jamais lâché », dit le dicton marin) et d'être facile à faire et à défaire, même sous tension. Le tour mort initial permet d'arrêter le cordage et de l'empêcher de filer (et d'arrêter le bateau, par exemple), on peut ensuite prendre son temps pour confectionner les deux demi-clefs. Ce nœud s'appelle également parfois "tour mort et demi-clefs à capeler".
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Faire un tour mort sur l'anneau ou le barreau... |
Réaliser une première demi-clef... |
Et faire la seconde, dans le même sens. |
Le nœud de grappin (fisherman's bend ou anchor bend) est presque identique au tour mort et deux demi-clefs, sauf que la première demi-clef passe dans le tour mort. Il est plus solide que le tour mort et deux demi-clefs, mais peut être beaucoup plus difficile à défaire, surtout s'il a été souqué mouillé. Sa grande fiabilité le destine notamment à relier de façon permanente une ancre à une ligne de mouillage.
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Faire un tour mort sur l'anneau ou le barreau... |
Réaliser une première demi-clef passant le bout à l'intérieur du tour mort... |
Et faire une seconde demi-clef, dans le même sens. |
Quelques autres nœuds d'amarrage sont présentés sur une page dédiée.
Les nœuds d'arrêt (stopper knots) servent à empêcher l'extrémité d'un cordage de passer dans un filoir, un anneau ou une poulie.
Le nœud d'arrêt le plus simple est le demi-nœud (overhand knot). Mais il peut être très difficile à défaire s'il a été souqué fermement, et n'a souvent pas assez de volume pour jouer son rôle d'arrêt. Aussi n'est-il pratiquement pas employé tel quel, mais il est à la base de nombreux autres nœuds.
Le nœud d'arrêt le plus utilisé est le nœud en huit (figure-of-eight knot), réalisé classiquement au bout d'une écoute ou de toute autre manœuvre courante, pour l'empêcher de filer dans un anneau ou une poulie.
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Le demi-nœud, le plus simple des nœuds d'arrêt. |
Le nœud en huit : un demi-nœud ordinaire avec un demi-tour supplémentaire autour du dormant. |
Le nœud en huit terminé. |
Lorsque le nœud en huit n'a pas assez de volume pour garantir l'arrêt dans un anneau ou un filoir, on lui peut ajouter un demi-tour supplémentaire autour du dormant. C'est le nœud d'arrimeur (double overhand knot).
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Le nœud d'arrimeur : un nœud en huit avec un demi-tour supplémentaire autour du dormant. |
Le nœud d'arrimeur doit être serré soigneusement et progressivement pour lui donner sa forme. |
On peut éventuellement encore ajouter des tours supplémentaires. Mais comme le serrage peut devenir délicat, il sera peut-être préférable d'utiliser d'autres nœuds d'arrêt et de lestage.
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